Les célébrations de la Fête de la St-Jean-Baptiste, autrefois très mouvementées, ont radicalement changé, à Québec, au tournant des années 2000.
Rappelons d'abord quelques faits survenus dans les années 90. Un homme meurt brulé vif après s'être jeté dans le feu de la St-Jean, tandis qu'un autre est poignardé à mort en 1991. Un énorme tuyau descend dangereusement l'autoroute Dufferin en plein coeur de Québec pendant que des émeutiers enragés s'attaquent au Parlement en 1996. Un an plus tard, plusieurs centaines d'actes de vandalisme et de pillage sont faits envers des commerces et résidences du Vieux-Québec.
Qu'en est-il à peine une décennie plus tard? Une dizaine d'arrestation annuellement pour des cas mineurs et isolés, tout au plus...
«L'an dernier, il y a eu 13 arrestations pour désordre, ivresse ou encore une agression armée. Il y a eu 423 appels enregistrés au 911 entre 16h et 7h, confie la porte-parole du Service de police de la Ville de Québec, Catherine Viel. C'est sûr que c'est une grosse soirée pour la police, mais ça n'a rien à voir avec 1996 et 1997. Nous n'avons pas de crainte pour 2009», assure-t-elle.
Changements de mentalité C'est la Société Nationale des Québécois et Québécoises de la Capitale (SNQC) qui est en charge de l'organisation de cette grande fête depuis plusieurs années déjà.
Son directeur général, Gregory Madore, croit que plusieurs facteurs expliquent cette baisse notable de violence observée dans la nuit du 23 au 24 juin: mesures de sécurité plus adéquates, plus de grandes fêtes à Québec qu'auparavant, les concerts musicaux occupent les gens jusqu'aux petites heures du matin, meilleur soutien aux corps policiers venant d'organisations humanitaires telles l'Ambulance St-Jean, excellence des employés de Sirois Sécurité événements spéciaux ou, encore, changements profonds dans la mentalité des Québécois.
« Il ne faut pas oublier que les St-Jean de 1996 et 1997 ont eu lieu aux lendemains du référendum de 1995. Les gens voyaient la St-Jean comme une fête de nature politique. Aujourd'hui, ils voient plutôt ça comme un grand événement parmi tant d'autres, un peu comme si c'est le Carnaval. Ce n'est plus un grand rassemblement pour défendre une opinion, pour porter une cause à bout de bras, mais bien la fête nationale des Québécois. Il y a eu tout un changement de perception», théorise-t-il.
Tolérance policière Bien qu'elle refuse de dévoiler publiquement les stratégies et effectifs que déploiera la police de Québec dans la soirée du 23 juin 2009, Catherine Viel affirme que les agents de la paix, qu'ils soient en civils, à vélo, en moto ou à pieds, feront davantage preuve de tolérance qu'à l'habitude.
«Il y a toujours un message de prévention qu'ils doivent faire. Par exemple, personne ne peut apporter de bouteilles de vitre sur les plaines pour une question de sécurité. Mais tant qu'il n'y a pas d'agressivité, les policiers demeurent tolérants car c'est une fête pour tout le monde», prétend celle qui ajoute que les corps policiers ne sont pas les seuls protagonistes vis-à-vis cette baisse de violence enregistrée depuis plus de dix ans.
«Plusieurs organisations nous aident beaucoup. Le RTC augmente aussi ses effectifs ce soir-là, ce qui permet de vider rapidement les aires où les gens sont susceptibles de se rassembler».